samedi 23 juillet 2011

Nos fruits, les gazons, quelques conseils en passant. Et restauration de races animales locales.


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Si vous aviez des tomates qui avaient commencé à nettement mûrir avant cette séquence de pluies et de froid, surveillez-les au moindre réchauffement (c’est le cas là où je réside aujourd’hui où le soleil est relativement généreux ce samedi) et n’hésitez pas à les cueillir si vous observez qu’elles se fissurent.2-Vaches race Marine.JPG



La sécheresse précédente suivie d’un afflux d’eau fait que ces fruits ont commencé leur mûrissement puis ont brutalement été approvisionnés en sève, les faisant gonfler. L’éclatement est favorable à l’installation de bactériose mais aussi de moisissure, voire du champignon Botrytis.

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Les fruits de saison, pour les mêmes raisons, sont à surveiller, voire cueillir s’ils sont mûrs : diverses prunes, raisins de table, nectarines…


A noter que la bouillie bordelaise est un excellent « bactéricide » et peut prévenir certaines moisissures (mais pas botrytis, la « pourriture grise »). Mais à ne pas appliquer à moins de 15 jours d’une récolte et, surtout, à ne pas appliquer sur fruits déjà éclatés (une évidence).

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Les gazons, ah… les gazons !... Mes « habitué(e)s » connaissent mes préventions à l’égard des beaux gazons archi arrosés et archi tondus… Bon : ils existent, et je reconnais qu’une jolie bande de gazon ou un « carré » de gazon sur un petit terrain, ou en valeur par rapport à une terrasse ou une entrée alors que le reste du terrain est entretenu de façon plus naturelle… est tout à fait légitime… à la condition de ne pas demander plus au sol que ce qu’il peut supporter et fournir.


7-Mules Landes-Béarn.JPGLes gazons arrosés risquent, surtout dans des terrains légers et pauvres comme nos sables « landais » (les spécialistes les appellent des « podzols »), de se satisfaire d’un enracinement superficiel. Pour cela, autant en début de saison, si la fin de l’hiver et le début de printemps ont été pluvieux, on peut les tondre assez court, autant je déconseille ces tontes mutilantes sur arrosage artificiel en période sèche, voire caniculaire. A la fois pour éviter un épuisement des graminées en reprise de tallage et pour maintenir une surface absorbante aux moindres rosées…


En revanche, des périodes pluvieuses comme celle que nous venons de subir (ici, mon pluviomètre m’a indiqué 47 mm de hauteur de pluie en près de deux semaines) permettent suffisamment d’infiltration et de saturation des couches supérieures du sol pour que l’enracinement des graminée s’étoffe.


Dans tous les cas, les plantes à rosettes, en général nourries par un pivot, profitent pleinement de la moindre trace d’eau et ont suffisamment de réserves pour subsister alors que les graminées jouent le paillasson lors de longues sécheresses…


Quant à l’herbe tondue, ne la jetez pas. Si vous-même ne compostez pas, cherchez la voisine ou le voisin que cela intéresse. Je constitue une partie de mon terreau grâce à un voisin… tondeur et arroseur compulsif !... Bien évidemment en mélange avec de feuilles sèches et feuilles mortes, avec les déchets ménagers végétaux, les marcs de café et de thé…



Et, pour illustrer… quelques images… qui n’ont rien à voir avec ce texte, mais avec mes horizons de contemplation et de culture technique.Cliquer sur les photos.


Légendes : 1- Bœufs béarnais (animaux de trait) ; 2- Vaches de race Marine (vaches du littoral) ; 3- Vaches « bordelaises » (sauvetage de la race) ; 4- Race bazadaize (Pays Landes de Gascogne) ; 5 et 6 Chèvres des Pyrénées (Béarn et ays basque) ; 7- Mules des Landes et du Béarn (attelage et trait).

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Note à Brad : des poireaux perpétuels vont, avec ton accord tacite, être mis en terre par un chargé de mission de conservation de patrimoines divers au Parc naturel des Landes de Gascogne (il est de Magesq... et je pense qu'il en mettra en terre également chez lui). Actuellement, il tente la récupération d'un millet à graines brunes (et non blanches), un "millet-panic" (à ce sujet, le 6 mai 2010, sur un autre blog, sous le titre "Les Rouletabille du millet", j'avais relaté une journée de recherche, de poursuite à la trace de vieux millet avec ce chargé de mission du Parc naturel régional des Landes de Gascogne. Je fais suivre ci-dessous ce texte. Il faut des journées d'investigations pour retrouver, généralement chez des personnes d'un certain âge, la trace de toutes ces plantes, millet, sorgho, vieux maïs, haricots et fèves, seigle... que ces personnes sèment, sélectionnent, resèment... depuis le milieu du XXème siècle, et préservent ainsi de l'oubli... alors même que, peut-être, ces cultures, rustiques, retrouveront une nouvelle jeunesse.

06.05.2010

Les rouletabille du millet ; additif réactualisant la note

Nous sommes partis hier, dans la brouillasse et par 6°C de température ambiante, à la recherche du millet* traditionnel landais, en l’occurrence une semence rousse que j’avais repérée l’été dernier au fin fond d’un quartier** du sud-est du territoire du Parc, presque hors de P1130857(1).JPGla "Haute Lande" et que nous avons cru réellement "locale" un chargé de mission du Parc naturel des Landes de Gascogne, historien et assistant d'un Conservateur du Patrimoine, et moi.


Une véritable aventure "policière" pour retrouver le corps du délit, ou le cadavre, ou l’assassin, ou, plutôt, le témoin manquant. Bref, il nous a fallu passer du quartier à un airial** contigu, un autre, encore un autre, revenir vers un autre airial lui-même contigu mais situé à l’opposé des premiers, expliquer, parlementer, découvrir des gens passionnants qui ont des tas de choses à raconter, retrouver à travers des paysages de retour à la lande ce qu’il y avait encore comme agriculture paysanne il y a quoi… une quarantaine d’années, un demi-siècle dirons-nous. Il subsiste des cultures, de millet justement, de moutarde, de tournesol, des mélanges destinés au gibier, sur une faible partie des surfaces jadis consacrées au seigle, au millet, mais aussi au blé, à de l’avoine pour les mules qui avaient succédé aux attelages bovins, et cultures vivrières des sols siliceux comme la pomme de terre…

La piste nous mena vers deux issues***. L’une en forme d’impasse, intéressante cependant. En plein Bas Armagnac****, chez un grainetier, un vrai (comme hélas la civilisation des centres commerciaux nous en privera bientôt). Il fournit aux associations de chasseurs des mélanges pour agrainer le gibier (à commencer par les sangliers) : tournesol, sarrasin et céréales diverses, dont le maïs ; ainsi que la semence qu’utilisent ces associations, en particulier de millet "des oiseaux".

L’autre, qui n’est espérons-le pas une issue mais une voie d’espoir pour notre ami du Parc naturel, est celle d’un "vieux", un Landais de 80 ans passés qui, depuis soixante ans, entretient dans un véritable jardin, au sol régulièrement fumé, du maïs traditionnel, le maïs blanc landais (grain blanc, rafle- ou rachis- blanche) , aux rendements fluctuants puisque non irrigué. L’agriculteur qui nous a ouvert cette piste nous a montré ce maïs mais n’a pas pris le risque de nous conduire à ce vieux Landais de façon à ne pas effaroucher ce dernier. Il sera l’intermédiaire de mon ami du Parc… avec l’espoir de trouver du millet, celui qui nourrissait les hommes.


P1130863(1).JPGMais, notre filature a eu d’autres retombées. D’abord de trouver des objets comme ce corbillard et ces poêles de fonte. Mais aussi d’observer, une fois de plus cet habitat ouvert et les bois de charpentes et deP1130864(1).JPG pans muraux… Et puis, de déguster quelques turions d’asperges, biens verts et bien juteux, associés à la roquette, goûteuse, et aux fleurs de ciboule, bio forcément bio… Cela devant un feu, un feu… vraiment bienvenu.


*Consulter Wikipedia et Ekopedia.

** L’habitat traditionnel de la lande était organisé en quartiers de plus ou moins grande importance, avec pour certains une église ou une chapelle paroissiale, situés si possible hors d’eau et à proximité des zones cultivables. Les « unités » territoriales de base, P1130870(1).JPGles airials ou airiaux, étant des espaces de pelouse (à ovins) plantés de chênes entre autres où résidaient des métayers, bergers, tacherons et des artisans. La densification des bourgs s’est faite progressivement, et surtout à partir de la seconde moitié du XIXème siècle avec laP1130881(1).JPG« forestation » massive en pins maritimes, et donc le gemmage (main d’œuvre) et les industries du bois. Cela dit, l’argile, abondante en sous-sol, et les grès ferrugineux (garluche) avaient permis le développement d’une industrie de la terre cuite et d’une industrie de forges, toutes deux consommatrices de charbon de bois, autre activité de ces territoires également boisés (chênes, nombreux feuillus y compris aulnaies à proximité de l’eau, et puis les pinhadas qui ont permis la toute première industrie de ces régions : les ateliers de poix et goudrons dès l’antiquité et même avant).


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*** Sans jeu de mots… sur les issues de céréales !

**** Le qualificatif « bas » pourrait laisser croire que les eaux-de-vie de ces terroirs landais et gersois sont de moindre qualité. Il n’en est rien, bien au contraire : les Armagnacs de cette région sont les plus cotés.





Dernière image (excuses aux visiteurs : tout est pris sous la pluie) : il s'agit de "la plaine", c'est à dire ces larges espaces paysans, autrefois en culture (seigle, millet, blé, avoine, pomme-de-terre...),  dont il a été question plus haut. Remarquez l'entourage de bois, bosquets ou bois de feuillus, lisières feuillues de pinhadas, mais aussi, en arrière plan un peu partout (très ravagées par la tempête Klaus le 24 janvier 2009) les forêts de "pins des Landes"...
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Jeudi 6 mai, 23H

Mon post pourrait laisser croire que le millet a disparu, qu'on a perdu sa trace dans le massif landais (lequel je vous le rappelle occupe une partie de la Gironde, un beau triangle en Lot-et-Garonne et l'essentiel des Landes). Ce n'est pas le cas, bien évidemment. Et mon compagnon d'hier, en expérimente dans diverses situations et modes de culture. Pour recadrer notre aventure de mercredi, je me dois d'indiquer que j'ai ramassé en juillet dernier un pied de millet très roux dans une parcelle isolée en bordure de forêt dans un quartier isolé, à proximité du sud-est du territoire du Parc naturel régional des Landes de Gascogne. Puis, pensant d'ailleurs que j'avais eu affaire à un sorgho particulier, nain, à petits grains, j'avais "oublié" cet échantillon dans ma voiture. Il avait pour moi une valeur symbolique, tout comme si j'avais trouvé un chanvre "local" (hey ! pas d'interprétation, hein ?), dans la mesure où je suis de ceux qui souhaitent voir expérimenter sur nos territoires des cultures peu ou pas exigeantes en eau et en intrants chimiques, et ayant un intérêt alimentaire (gibier, bétail, humains) ou technologique (fibres et isolants pour le chanvre)...

Et puis, à l'occasion d'une conférence de la Société de Borda, le 23 mars dernier, j'ai parlé de cette "trouvaille" à notre agent du Parc naturel régional qui étudie ces questions, me souvenant que la plante, sèche, était toujours dans ma voiture (huit mois après). Je lui ai montré... et il a immédiatement identifié un millet (panicum je pense), mais nouveau pour lui du fait de la couleur prononcée des graines. Voilà l'origine de notre équipée de cette semaine... Notre historien du patrimoine est un habitant du Marensin, au sud-oust des Landes ; il connaît ces problèmes, ce que je viens de vérifier (via Google).


Ci-dessous donc, un article de Sud-Ouest concernant, entre autres sujets, le millet dans les Landes. Notre ami est à gauche sur la photo :

La vie du village.
- Publié dans : La vie du village.
Article Gerard BENQUET JOURNAL SUD OUEST
Il était étonnant que dans notre département de grande réputation gastronomique, il n'y ait pas encore de convivium Slow Food. Peut-être, pensait-on qu'il n'en était nul besoin. Pourtant, à Magescq, comme ailleurs, dans cette région du Marensin, parsemée de producteurs, il est important de sauvegarder les produits, les traditions alimentaires, la biodiversité et le plaisir de manger.
C'est pourquoi, Sloow Food Landes a souhaité orienter son action vers une découverte du terroir avec un travail en profondeur sur le thème de la sauvegarde des races anciennes, destinées à fournir des produits typés de qualité. C'est en présence de Jean-Claude Saubion, maire de la commune, que le tout jeune groupe landais que préside Christian Godron s'est réuni, mardi matin, à Magescq, dans le cadre bucolique du conservatoire avicole de Puyobrau, créé et géré par Dominique Dubuc. Plusieurs personnes intéressées par Slow Food avaient fait le déplacement pour grossir les rangs landais.

ab7dfcc1c1.jpgPour Dominique Dubuc, « la volaille, c'est comme le vin, la qualité doit se payer... » Mais hélas, ajoute-t-il, « la mal-bouffe a pris le dessus ». L'objectif est aussi d'éduquer les adultes et leurs enfants à être davantage sensibles au vrai goût des aliments pour qu'ensuite ils choisissent de manger une nourriture « bonne, propre et juste ». Pour lui, il y a urgence car des statistiques récentes apprennent que la génération de jeunes qui arrivent à l'âge adulte est « déculturée » sur le plan gastronomique.
L'avenir du millet
La culture du millet ayant disparu dans les Landes, Slow Food souhaite se consacrer à la survie des variétés anciennes avec le millet commun qui servait autrefois à nourrir les hommes. Pour cette opération, Slow Food Landes veut contribuer à la sauvegarde d'un patrimoine alimentaire local et entend préserver la diversité d'une alimentation de qualité. Dans un passé lointain, du millet l'on sortait le millas et l'escautoun qui était fait avec de la graine de millet, remplacée plus tard, par la farine de maïs.
Prochains rendez-vous Slow Food dans les Landes : le 25 juillet et 18 septembre à Montfort. Contacts : 06 81 01 11 50 et 09 52 61 39 79. Courriel : slowfood.landes@gmail.com
Auteur : Gérard Benquet

samedi 16 juillet 2011

Divagation plus que pélerinage : Montmartre.

Pages rapportées d'un autre blog...


08.06.2009

Montmartre d’il y a soixante ans, Montmartre d’aujourdhui…

Je suis partagé entre deux envies pour démarrer ce lundi sur mon blog.

Eh oui ! L’alternative se pose ainsi : soit je reviens sur le débarquement allié du 6 juin 44 en Normandie, à la faveur d’un article du JDD sur les fusiliers-marins et le commandoo Kieffer débarqué à Ouistreham (Sword Beach) dès le matin, bourgade de pêcheurs et d’agriculteurs,et zone balnéaire de Riva-Bella, libérées rapidement mais au prix fort du sang (revoir mon blog il y a un mois ou cinq semaines) ; soit je relate mon « pèlerinage » montmartrois de mardi dernier.

Pourquoi un pèlerinage ? Parce que… l’enfant que j’ai été entre 5 et 15 ans a vécu à Montmartre (sauf 1949-50 en Allemagne occupée, voir mon post d’hier « Senteurs d’un jardin secret »). Ma mère a su, après s’être lourdement endettée, faire bouillir la marmite en se tuant au travail… jusqu’à ce que mon père ait enfin un emploi stable et correctement rémunéré en… 1951 ! Elle l’a fait en tenant un magasin de lingerie féminine (et frivolités), Sélection, au 11 de la rue Tholozé, sous le Moulin de la Galette. Elle tricotait en outre des liseuses, remaillait les bas, ouvrait le dimanche matin. Nous habitions au 20 de la rue de Clignancourt, non loin de Rochechouart, du Sacré-Cœur et du Boulevard Barbès.

Le séminaire auquel j’ai participé il y a une semaine commençait mardi en fin d’après-midi. Ma belle-fille (Sénégalaise), le fils de mon épouse et nos deux petites filles parisiennes « café au lait » (il y en a quatre autres près de Toulouse) habitent… Montmartre, versant nord-ouest. Je suis « monté » à Paris dès lundi pour passer la soirée avec elles et lui (voir mon récent post de remerciements à une contrôleuse SNCF) ; mardi matin j’avais le temps de flâner, de revoir mon ancien quartier, ce presque village, de parcourir les trajets que ma mère fit des milliers de fois et que je fis souvent avec elle. Bref, cela a vite pris la tournure d’une sorte de pèlerinage, en effet.

Je n’avais pas mon appareil photo ; j’ai donc mobilisé mon téléphone cellulaire pour rapporter quelques photos de qualité moyenne.
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Montant de la Place Blanche, aux frontières du IXème et du XVIIIème, la rue Lepic coupe la rue des Abbesses et entame ici son périple courbe vers le haut de la colline, le Moulin de la Galette et la Place du Tertre. Il y a soixante ans, j’admirais les rideaux de Vichy rouge de ce restaurant… qui représentait pour moi la liberté, les gens qui ont le temps et le fric pour aller au restaurant, mais aussi le confort et la chaleur d’un cadre plutôt rural.
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En haut, au-dessus des escaliers qui ferment la rue Tholozé, dans les arbres : le Moulin de la Galette.

Rue Tholozé qui, tout près, coupe la rue Lepic et la rue des Abbesses et monte droit sur le Moulin de la Galette n’a guère changé. Le mythique Studio 28 d’abord, connu des cinéphiles parisiens :
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Ici, il y avait le cordonnier Descamps, parti en retraite en 1952 ou 1953.
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En face, le magasin était de couleur crème, c’était Sélection, au 11 de la rue. WC (à la turque) à l’entresol de l’immeuble. Pente assez forte : lorsque le livreur de glace posait ses pains sur le trottoir, sur des sacs de jute anti-dérapants… euh… parfois la glace dévalait la rue ! (je le jure, croix de bois, croix de fer, si je mens... on n'y était pour rien !!!...)
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J’allais régulièrement juste au-dessus, rue Durantin, admirer cet hôtel particulier, aujourd’hui résidence en co-propriété et dont le porche est barré par une grille dont l’ouverture est commandée par un digicode :
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La rue, vue des escaliers qui la terminent (tout en bas, on enchaîne sur le bas de la rue Lepic, vers Blanche), qu’adoraient passer en jeep les GIs (l’occupation américaine pour beaucoup… « US go home ! »), juste à côté du Cabaret de Madame Pomme, l'anti-chambre de Patachou pour bien des artistes débutants (aujourd’hui Bar à vin du Moulin).
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La pente, et le fait que la rue se termine par ces escaliers, vous laisse deviner les efforts que faisaient avec leurs carrioles le vitrier (vi-tri-ééé !), le rémouleur (j’aiguise les couteaux-eaux, les ciseaux-eaux) et le marchand de peaux de lapin (peaux d’lapin – peaux !) dont les seules échappatoires étaient la rue Durantin et la rue des Abbesses…
Enfin, un peu plus haut, rue Lepic, le second moulin, en fait la reproduction du Moulin de la Galette, un peu plus visible des passants.
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A suivre…

09.06.2009

Montmartre (suite 1 de ma divagation)

Dès que l’on s’éloigne de quelques mètres des parcours à touristes, par exemple ici en passant par l’Avenue Junot* et la rue Norvins pour revenir sur Le Tertre, on retrouve non seulement le village, mais la commune des artistes et de la bohème, des jardins, des ateliers, des petits hôtels particuliers.
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Je monte vers la Place du Tertre avec en tête tout à la fois mes souvenirs de l’époque (rappel : 1945 – 1955) et une photo de Doisneau.
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Hélas, je vais vite déchanter… Vous aurez plus loin une ou deux images de la place, prises presque à contre cœur. D’abord, prévisible me direz-vous, la foule des touristes. Mais, surtout, chose inconnue pour l’ancien Montmartrois que j’ai été (eh ! 10 ans sur près de 70 ça fait du 14 % tout de même…), la place est devenue un immense restaurant , un velum à dominante rouge, les terrasses étant couvertes. Et, autour, des « peintres » : portraitistes, vendeurs de croûtes diverses et de reproductions répétitives, y compris d’ailleurs que de la Place Saint-Pierre voisine, de celle du Tertre ou de celle du Calvaire… dont beaucoup ont des accents à couper non à l’Opinel® ou au Laguiole® pais à l’acier d’Essen ou de Wüpperthal, de plus à l’est, de plus au nord…
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Bref, nous voici en haut de la rue Lepic. Déjà se profile l’antre à touristes. La rue Poulbot ? parce que, étant gosse, il m’est arrivé d’échapper, entraîné par le fils du cordonnier Descamps (les pains de glace dévalant la rue Tholozé, le chariot en bois à roues patin à roulettes, en fait l’ancêtre du skate-board « assis » et à direction assistée !!!), à la vigilance de ma mère et de cavaler avec les titis du coin, les poulbots.
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Nous sommes maintenant à côté de la Place Saint-Pierre et de la Place du Tertre. Vue sur Paris, et… le village, oui : la paix. Place du Calvaire et dans les rues qui redescendent : personne. A dix mètres c’est la bousculade, et là… ouf ! les lieux que j’avais en mémoire. C’est plus propre qu’à l’époque. Mais le cachet a été conservé. Commune libre de Montmartre !
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A dix mètres ? Eh bien, constatez par vous-même.


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Saint Pierre, mon ancienne paroisse, vieille église romane, teintée de gothique naissant (ogives de voutes), est hélas écrasée par les coupoles byzantines (du XIXème siècle) de la basilique du Sacré-Cœur.

Nous allons nous en approcher mais, je n’aurai pas la chance de la revoir comme jadis en en faisant le tour. Mon téléphone étant sans flash, les images de l’intérieur restent bien sombres, vous m’en voyez fort marri (euh… pas tant que ça).
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Encore vue sur Paris, je vais prendre le funiculaire, pour moi tout moderne (jadis, le jeu consistait à monter et à descendre les escaliers à toute vitesse et retrouver à une des deux stations les passagers entraperçus à l’autre… prenant le « vieux » funiculaire) Je vais descendre vers la rue de Clignancourt, avant de revenir sous la butte vers la Place des Abbesses et la rue Joseph de Maistre (quittée avec la première photo hier, celle du restaurant au coin de cette rue et de la rue Lepic).
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* Souvenirs du Square Junot... Le pensionnaire que j'ai été pendant tant d'années avait évidemment des vacances. Les petites vacances se passaient pour moi au magasin, à Sélection. Ma  mère, s'il faisait beau, m'emmenait "pique-niquer" au square. Parfois en passant par le chemin des écoliers, en haut de cette colline de Montmartre, il y a un labyrinthe de petites rues et chemins propices à de la marche "rurale"...
Pain et jambon généralement, radis au sel, et... mon grand plaisir : gober un oeuf (pour ma mère : oeuf dur). Les oeufs venaient de la crèmerie Tochet (de mémoire, hein ?), le "b.o.f." de la Rue des Abbesses (aujourd'hui "Fromages Marie" si j'ai bien reconnu l'emplacement).
Au tout début de notre arrivée à Montmartre, je me souviens de la queue que ma mère devait faire à certains magasins, pliant, laine et aiguilles à tricoter, et des cartes d'alimentation ou de rationnement (là : je manque de précision... mais j'avais cinq ans).

Petite note pour Morgane.
Ma mère, qui se tuait à la tâche, en plus des liseuses qu'elle tricotait et vendait, remaillait les bas. Elle avait le panonceau "Vitos". Le trop plein de bas à remailler était confié à... Vitos, bien sûr. Lorsque j'étais en vacances, j'étais le coursier. Je descendais donc dans le IXème, chère Morgane. Si ma mémoire ne déconne pas trop, j'allais Rue de Maubeuge (ou peut-être rue de Chateaudun), près de N-D. de Lorette. J'y "descendais" en courant (tout en fouillant dans le sac afin d'éprouver le soyeux de ces bas "nylon" et d'essayer d'imaginer ces bas sur des jambes et des cuisses  interdites), déposais les bas chez Vitos, remontais vite Place Blanche, et... là, là ? là je prenais le temps de regarder, sur la pointe des pieds, toutes ces photos de danseuses, strip-teaseuses, d'artistes en partie dénudées se produisant dans les cabarets aux coins du Boulevard de Clichy et de la rue Lepic et de la rue Blanche. Qu'est-ce que ça m'intiguait, qu'est-ce ça parvenait à... m'exciter, toutes ces formes, cette peau, ces attitudes... Formes que je retrouvais sur les porte-publicité au magasin de ma mère : les soutiens-gorges, gaines, culottes, combinaisons Jesos, Jetien, Lou, Valisère et autres... (je les lorgnais en douce, craignant d'être surpris par le regard de ma mère). Il m'est arrivé d'en faucher, discrètement, dans les tas périmés de l'arrière-boutique, pour... les monnayer au collège religieux où j'ai effectué mes 6ème (redoublée), 5ème, 4 ème et certif, enfin 3ème.
Morgane, j'allais aussi à pieds à la gare St Lazare quand je partais passer deux ou trois jours chez un grand oncle au Vésinet. J'adorais, avec l'autorisation de ma mère (of course !) descendre jusqu'à l'Opéra. Là je faisais les agences des compagnies aériennes. A cette époque on te donnait plein de choses promotionnelles : insignes des compagnies, maquettes d'avions, petits drapeaux... Et je rêvais devant les brochures et affiches montrant le monde entier. Le IXème était ma voie de passage obligatoire...

vendredi 15 juillet 2011

Crépuscule luzien, Fête-Dieu à Ciboure

12.06.2009

Ciboure, petite soeur de St Jean de Luz...

Bonsoir à mes visiteuses et visiteurs, aux chafouines et chafouins délaissés par Jog, aux "nonobsien(ne)s" impénitent(e)s qui franchissent le seuil de ce blog... J'essaierai de trouver le temps de remettre ce blog à jour... En attendant, après une journée d'exploration des flores de reconquête ou de maintien des dunes d'Anglet et de travail studieux au Jardin botanique de Saint-Jean-de-Luz, cadres de travail reconnaissons-le assez merveilleux, surtout par aussi beau temps... voici ce que je vois de ma chambre d'hôtel, ici, ce soir à Ciboure. Avouons que j'ai du pot : chambre au cinquième, exposée à l'ouest donc tournée vers l'océan.
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PS - Pendant que je vous écris... la lumière a déjà changé :
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A très bientôt, donc.

13.06.2009

L'océan cette nuit, ce matin, de ma fenêtre...

Eh oui, chère Etoile d'un jour, le téléphone a sonné ce matin et m'a tiré du lit ; cela venait de Sarlat, Périgord noir. Je me précipite... enfin, euh... je réalise que ce n'est pas le réveil mais un téléphone, où ? d'abord où suis-je ? A l'hôtel, à Ciboure, face à l'océan.

Je me plante devant la fenêtre, et je prends "mon" océan, "mon" port de Ciboure (en fait au débouché de celui de St Jean-de-Luz). Mais avant cela, comment était-ce hier soir ?
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Ce matin :
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Voilà. Je vous laisse. Mon blog n'a pas été mis à jour : suite de Montmartre, l'oulièyre de Castelnau, le sasafras de Solférino... Mais ça viendra. Là, je vais retourner au jardin botanique de St Jean-de-Luz... "travailler". A partir de ce soir : tourisme pour 24 heures.


14.06.2009

Images éparses en Abbadia

Après une matinée de crapahut et d'herborisation, nous étions remontés du chemin des gabelous, pardon : du sentier littoral, vers la route de la corniche basque, au-dessus d'Hendaye, car nous avions rendez-vous à midi au chateau d'Abbadia. Oubliant probablement que nous étions samedi ; e viva Espana !
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Quant à la patrouille de France hier, en fin d'après-midi dans le ciel luzien :
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14.06.2009

Crépuscule luzien

D'abord corriger un... détail. Le "port de Ciboure" de mes photos prises de ma fenêtre de chambre d'hôtel à Ciboure est en fait le port de plaisance de Saint Jean de Luz, en partie sur Ciboure.
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A droite, vous avez reconnu ce promontoire, sommet fréquenté par des milliers de touristes chaque année, atteint soit en randonnée, soit par le train à crémaillère : LA RHUNE.
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De la Nivelle vers le port...
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16.06.2009

La Fête-Dieu à Ciboure

J'accepte la remarque qui m'a été faite au sujet du titre d'un précédent post montrant quelques images de nuit de Saint-Jean-de-Luz, images sans intérêt particulier. Le "particulier" avait sauté.

Dimanche je suis donc parti me promener dans Ciboure. Petite soeur de St Jean, en réalité même agglomération de pêcheurs, c'est la Nivelle qui les sépare, c'est tout.

Mais l'intérêt de s'enfoncer ainsi dans Ciboure est d'échapper aux troupeaux de touristes et de promeneurs et de retrouver le calme des villages et bourgs basques. Ce que je viens d'écrire peut sembler "élitiste", quelque peu, euh... disons "raciste" (anti-touristes). Ce n'est pas le cas, mais plus simplement une manifestation de mon égoïsme de contemplatif...

Comme je le voyais de ma chambre d'hôtel (cf posts précédents), cette partie du port est bien , au-delà de la plaisance, la sortie vers le grand large des flottes luziennes.
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Mais, à côté, dans Ciboure : le calme, la rue d'un petit bourg du Pays basque :
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Et, là, d'une rue descendant de la colline (retraites rêvées... mais un immobilier qui s'est envolé vers les années 80), du foin, du beau foin frais, odorant :
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Quoi ? Qu'est-ce ? Suivons ce chemin de fenaison :
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Visiblement, cela nous mène à l'église
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D'ailleurs, j'entends les fifres et les choeurs basques
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C'est la Fête-Dieu (mon Dieu, me reviennent mes souvenirs des processions dans mes collèges religieux...)
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Eglise basque, magnifiques galeries et tribune ici aussi
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Ville de marins, maisons des XVIIIème et XIXème siècles portant l'ancre de marine en bas relief
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Allez, au bout : l'océan, et la route qui mène à Socoa.
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Ah, oui ! Du bout du port, j'ai voulu voir "mon" hôtel, et mieux comprendre dans quel alignement j'étais pour voir ainsi les bateaux sortir du port (ma fenêtre était juste au-dessus du E et du t de Etap) :
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La forme, c'est dimanche (c'était avant-hier), le téléphone a sonné... depuis Sarlat !...