dimanche 26 août 2012

On a marché sur la lune.


Beaucoup de monde, les journalistes en premier, parle déjà ou va parler de la mort de Neil Armstrong, ou plutôt, à l’occasion de ce décès, de la vie de cet Américain qui, pilote et astronaute, fut le premier à poser le pied, les pieds, sur la lune il y a déjà quarante-trois ans et un mois.

 

Je n’ajouterai pas à cette déferlante de commentaires et d’évocations, sinon pour remonter à cette nuit (car ici c’était déjà la nuit) qui nous vit, toute une famille dans une arrière-cuisine normande, le nez levé vers « le poste de télé » et… trouvant que tout ça… c’était bien long ! A vous Ioustone, à vous Cap Kennedy.

 

 

J’ai vu les capsules retour de mission ou leurs doubles (puisque chaque mission Gemini puis Apollo était systématiquement préparée en double) au musée de l’Air et de l’Espace de Washington en 1985. J’ai vu les lanceurs, en particulier Saturn V à Cap Canaveral (Cap Kennedy) où j’ai visité le pas de tir alors que Challenger ou Columbia ou Endeavour (vérifier) avait été lancé quelques jours auparavant et allait s’arrimer au Spacelab, j’ai vu la salle de commandement du lancement des missions Apollo (désaffectée), j’ai visité une partie des locaux d’instruction et entrainement des astronautes…

 

Mais c’est aux capsules que je voudrais revenir. Au « nez » (bouclier) cramé, à l’espace vraiment restreint. La capsule Mercury, celle du major John Glenn ou celle de Virgil Grissom ou d’Alan Shepard : un truc impossible, un siège baquet, les sangles, les instruments de contrôle, un hublot, bref ma table de bureau, le PC, les deux imprimantes, trois classeurs… c’est plus vaste que l’habitacle de Mercury (1,7 m3).

 

Les capsules Geminy étaient un peu plus vastes… puisque conçues pour deux astronautes. Donc encore très étroites d’habitacle. Apollo, c’était déjà autre chose, quoique…

 

Dans mes souvenirs, si l’alunissage, la marche, les photos, le  décollage, le retour vers l’orbiter et le retour vers la terre nous ont subjugués et nous ont semblé fantastiques autant qu’angoissants, personnellement c’est auparavant la mission Apollo 8 (décembre 1968) qui m’a le plus subjugué et inquiété.

 

Pour la première fois, des hommes dans l’espace allaient quitter l’orbite terrestre… pour une orbite circumlunaire… et être coupés de la terre (vue et communications) durant le passage derrière la « face cachée » de la lune. Exploit « newtonien » d’abord, confiance phénoménale des astronautes, silence angoissant dans les salles de contrôle, et… cet hénaurme soulagement lorsque la voix venue de l’espace signala que tout allait bien ; la première des dix révolutions lunaires s’était achevée.

 

 

La mort de Neil Armstrong est l’occasion de rappeler à quel point l’ensemble de ces astronautes et des techniciens au sol (sans oublier concepteurs et fabricants des lanceurs, modules et capsules) ont formé un tout par essence solidaire. Au risque d’être frustrant pour chacun d’entre eux qui était rivé au sol, qui ne fut pas du premier vol, qui ne fut pas du premier survol de la lune, qui ne fit pas le premier pas sur la lune… La mission commandée par Armstrong était ingrate et pourtant essentielle pour Michael Collins aux commandes de l’orbiter ; elle fut frustrante pour Buzz Aldrin, le deuxième homme –seulement- à fouler le sol lunaire.

 

À ce titre, Armstrong a toujours été d’une modestie remarquable.
 
 
Photos empruntées à Wikipedia :
 
Mercury, entrainement entrée dans la capsule
 
 
Pas de tir à Cap Kennedy