Vert toutes nuances, roses tirant sur les bleus violacés, feuillages allant du vermeil aux mordorés nuancés... comment contraindre les cellules d'un appareil photo numérique à saisir tout ce que l'œil recueille comme visions, impressions, sensations ?
Cette première photo, ci-contre, n'a été prise qu'en milieu d'après-midi et ne restitue en rien la magie traversée le matin.
Comment restituer cette forêt, même encore mutilée, telle qu'une belle journée d'automne en a fait un cadre, un écrin même, de toute une vie qui commence à se mettre au ralenti ?
C'était hier, mardi 13 novembre 2012. Tout avait commencé le matin par un trajet aux images somptueuses : la gelée blanche sur une grande étendue d'herbe au pied de la forêt, puis la forêt dans un soleil montant, aux rayons obliques, d'un orangé plutôt pâle, donnant déjà aux feuillus qui parsèment les parcelles et assurent les lisières les multiples couleurs des feuillages d'automne, de l'or pâle au cuivre et même au bronze oxydé...
Photo prise à près de 17 heures
Je roulais, mais de peur d'être en retard à mon rendez-vous, je n'ai fait aucun "arrêt-photo". Et puis est venue la sortie du domaine forestier pour aborder les premiers moutonnements du vignoble des Graves, plus exactement de Pessac-Léognan... puisque j'arrivais sur Léognan que j'abordais par le sud.
Vue sur les vignobles du Château Fieuzal et du Château France. Là, vraiment, l'envie de m'arrêter... Je sais par la météo que ces lumières et ces couleurs de végétation ne dureront que quarante huit à soixante-douze heures... Toutes les variations des feuillages automnaux sont présentes, autour et au-delà du vignoble, et dans le vignoble où les feuillages vont du bronze clair, verdâtre parfois, au rouge le plus intense, le plus rutilant.
C'était pure merveille. Mais... j'avais un rendez-vous à honorer, juste derrière, pas loin : au Château Malartic-Lagravière.
Aucune photo, hélas ! de ces paysages. Juste un peu de vigne en plateau, soleil déjà monté sur l'horizon...
Et, au retour, entre 15H30 et 16H, je m'arrêterai contempler et photographier la forêt.
Magnifique... mais ce n'était plus la magie du matin.
D'autres images ? Pas de ma réunion de presse en soi, il s'agissait de physiologie de la vigne et de mise au point de systèmes d'aide à la décision visant, via la santé de la plante, à faire de bons raisins pour élaborer de bons vins, tout en cherchant à utiliser de moins en moins de protection phytosanitaire de type chimique.
Parmi les outils mis en œuvre, à côté des analyses de sols puis de sève tout au long du cycle d'élaboration du raisin, il y a l'observation... directe, à l'œil, mais aussi par télésurveillance à l'aide de drones.
Les photos montrent un "scancopter", à six rotors motorisés (vitesse ascensionnelle maximale 16m/s ; poussée permettant d'enlever jusqu'à 10 kg) que la réglementation autorise en vol "hors ville" mais "en vue" du télé-pilote (rayon 2 km) ; en fait la nacelle n'emporte que des capteurs relativement légers (caméras miniatures, détection infra-rouge, images spectrométriques...). La région bordelaise est un important pôle de recherche et innovation aéronautique, en particulier sur les drones...
Et puis... on n'imagine guère quitter un château prestigieux en Pessac-Léognan sans une visite de chai et une dégustation commentée : chai et cuverie, chai d'élevage en barriques des blancs (sauvignon-sémillon), chai d'élevage des rouges en barriques (le premier vin de Malartic, vendange 2011, pour le moment)...
Et comme le premier propriétaire était Commandant de Vaisseau du Roy au 17ème siècle, l'accueil des visiteurs rappelle cette attache...
Je suis assez souvent venu, immédiatement après la tempête Klaus (24 janvier 2009), puis de temps à autre au cours des dix-huit mois qui ont suivi, pour justement faire des photos de la mutilation des pins maritimes, de la dévastation des parcelles, du nettoyage ensuite (ce que l'on nommerait en période normale, et à peu près rentable, d'exploitation des pins : des coupes rases) avec les tas de bois en bords de chemins forestiers et vicinaux et quelques feuillus maintenus dans les parcelles (photo du haut).
Ce n'est pas un pote cette fois-ci mais une copine, ben oui ! qui m'a adressé ce petit intermède vidéo. Cinquante-quatre secondes de fraîcheur.
Peu importe, j'avais chaussé les écouteurs, à l'heure du café, afin de ne pas encombrer Madame avec mes standards et mes sons anglo-saxons (Madame, essentiellement Mozart, mais aussi la musique baroque et, surtout, Verdi, Puccini, voire Bizet, et encore Mozart... Vous l'avez compris, une mordue et une collectionneuse d'art lyrique et d'opéras, mais aussi de récitals de ses ténors et barytons préférés), et tout en faisant un mots croisés (avec... rupture de paupières, œuf corse) j'écoutais "Café blue", j'écoutais Patricia Barber. Avant de... avant d'aller "vaquer" (ma vaquatitude pour un collègue blogueur de grande bienveillance).
Comme je l'écrivais à Pyro (chez lui), j'ai emmagasinné quelques images hier soir, surprenantes pour moi, avec très peu de souvenirs exploitables dans mon appareil photo, du moins dans sa carte-mémoire...
Mais, la raison qui faisait que j'étais dans la Chapelle du Couvent des Annonciades à Bordeaux en était que ces locaux monastiques, le cloître et cette chapelle sont aujourd'hui le siège de la Direction régionale des affaires culturelles d'Aquitaine, investissement administratif judicieux qui permet la sauvegarde de ce patrimoine.
En fait, hier soir autour du phare de l'estuaire, Cordouan, je vivais une nouvelle fois en quelques jours la présentation de sites animés, permettant la découverte, chez soi, soit de paysages et patrimoines (et dans ce cas un exercice d'éducation à l'environnement), soit d'un patrimoine plus particulier et de son histoire, grâce entre autres à la simulation iconographique et même en trois dimensions, cas de ce phare emblématique.
Passons à Cordouan. Là il s'agit d'un site aux entrées variées mais qui a profité d'un partenariat avec Dassault systèmes pour la simulation numérique d'images évolutives restituant l'aspect extérieur du phare de Cordouan, de son édification il y a quatre cents ans à aujourd'hui ; et d'une restitution en 3D (nous étions hier soir chaussés des lunettes idoines pour visionner en 3D (des statues qui entouraient la tour elle-même sont venues se promener, balayer, l'assistance que nous formions dans cette chapelle : surprenant). Bonne visite !... 
Sorti de chez ma kiné vers 16H45 hier, j'ai expédié deux 
Les routes et chemins forestiers ne manquent évidemment pas sur ma commune...
Mais, c'est assez rare, je n'avais pas mon appareil photo avec moi.
Un menu ordinaire, mais une féérie visuelle.
Tracé surprenant lorsque le zoom écrase son kilomètre de voies... L'horloge nous rappelle que le chemin de fer permit d'unifier l'heure sur tout le territoire hexagonal.
Elle a délicatement palpé mon épiderme digital avec ses petites mandibules.
Trois petits tours et je l'ai déposée dans des capucines et pensées.
C'était pure merveille. Mais... j'avais un rendez-vous à honorer, juste derrière, pas loin : au Château Malartic-Lagravière. 
Parmi les outils mis en œuvre, à côté des analyses de sols puis de sève tout au long du cycle d'élaboration du raisin, il y a l'observation... directe, à l'œil, mais aussi par télésurveillance à l'aide de drones.
Et puis... on n'imagine guère quitter un château prestigieux en Pessac-Léognan sans une visite de chai et une dégustation commentée : chai et cuverie, chai d'élevage en barriques des blancs (sauvignon-sémillon), chai d'élevage des rouges en barriques (le premier vin de Malartic, vendange 2011, pour le moment)...
