lundi 12 septembre 2011

Onze septembre

Ce post a été après une absence de quarante-huit heures. Auteur absent de son bureau-capharnaüm... Loin du clavier et de l’écran…

En agglomération bordelaise vendredi et, surtout, dans la nature, sous le cagnard, mais entouré de merveilles botaniques, entomologiques, ornithologiques, paysagères, forestières, lagunaires... samedi.

-*- D’abord parce que le travail d’un Relais de mobilisation de HANDICAP INTERNATIONAL en vue de la préparation de l’évènement annuel que constitue la « Pyramide de Chaussures » [24 septembre 2011 : c’est la 17ème Pyramide de Chaussures de cette ONG, avec cette année 31 villes participantes ; pour Bordeaux-Gironde, ce sera la 11ème] mobilise les bénévole et leurs responsables durant les semaines précédentes et que, pour nous, la soirée de vendredi 9 septembre était… vitale.

Et… réunion presque anniversaire puisque notre ultime réunion de préparation de la Pyramide de 2001 eût lieu le… onze septembre, le jour même, oui… Mais j’anticipe sur le souvenir que je raconte plus loin.


-*- Ensuite parce que, hier, dimanche, j’ai crapahuté toute la journée dans différentes stations remarquables d’un site Natura 2000 qui couvre près de 10 000 ha de la Grande Lande sous formes de landes sèches, landes humides, « landes de berger », forêts de pins maritimes, chênaies (à chênes Tauzin : le chêne des Landes de Gascogne), bétulaies (les bouleaux constituant des peuplements spontanés qui n’existaient pas dans cette région avant la grande forestation du XIXème siècle), concert rose-mauve-violacé d'éricacées (callune, bruyère ciliée, bruyère à quatre angles, brande...), tapis de callune sur lande sèche, et stations de plantes rares au niveau européen comme le minuscule lycopode inondé...

Crapahut effectué sous un soleil « de plomb », par une température à l’ombre de 32°C mais avec, vers la fin de l’après-midi, quelques friselis… tout de même rafraîchissants… Richesse botanique, richesse entomologique, richesse en batraciens et ophidiens, et spectacles permanents de sangliers, et de laies suitées, de chevreuils, hérons cendrés, grande aigrette (une), course d’un faisan, de quoi « se remplir les mirettes ».

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Mais, vous vous en doutez, vous aurez droit à des photos, nombreuses, dont certaines… assez insolites.



Onze septembre


Deux « anniversaires » en une sorte de blackboulage de l’Histoire, de l’histoire américaine, de l’histoire des Amériques…


En effet, c’est le 11 septembre 1973 (il y a 38 ans) que la situation insurrectionnelle voulue par les USA et habilement préparée par leurs services spéciaux et certaines multinationales aboutit, au prétexte de rétablissement de l’ordre, au coup d’état militaire dirigé contre le gouvernement républicain légal présidé par Salvador Allende par le général Pinochet. Les rafles et massacres en nombre, en même temps que les autodafés commencèrent ce jour-là, après que le palais de la Moneda eut été violemment investi et le Président habilement éliminé (acculé au suicide ou… « suicidé ».


Vingt-huit ans plus tard jour pour jour, les États-Unis étaient frappés, sur leur territoire, non par des Chiliens, non par une quelconque organisation « socialiste », mais par une organisation terroriste, justifiant son discours sanguinaire par l’instrumentalisation d’une religion, une organisation ayant, en son temps, bénéficié de certaines largesses américaines dans la mesure où elle contribuait à la lutte armée contre le bloc soviétique… Cruels rapprochements ; cruel retour de flamme !...

2011 : dix ans. Dix ans pour Ground Zero. Dix ans : il y a dix ans deux jets de ligne perforaient les Twin Towers de Manhattan, les deux fleurons plein ciel du quartier des affaires (World Trade Center) qui n’allaient pas tarder à s’effondrer et qui furent le linceul d’un peu plus de trois mille personnes, dont les pirates de l’air eux-mêmes, terroristes islamistes, et ont depuis tué, ou profondément atteint leurs organismes, qelque trois cent cinquante à quatre cents pompiers, secouristes, agents municipaux.


Les media commémorent tous ces dramatiques évènements. Je n’irai pas en rajouter depuis ce modeste blog, sinon pour rapporter deux souvenirs liés à l’évènement, le jour-même et quelques semaines plus tard.


Je n’appris que tard, en faisant des courses, la tragédie qui se nouait dans le ciel « américain » où quatre avions de ligne devaient atteindre en s’écrasant dessus un maximum de symboles de la puissance étatsunienne et de l’occident. Prenant France-Info dans la voiture, j’en sus plus et, rentré chez moi, allumai le téléviseur pour « voir »… Le Worl Trade en boucle.


Il se trouve que le soir du 11 septembre 2001, l’antenne bordelaise de HANDICAP INTERNATIONAL tenait son ultime réunion de préparation de la Pyramide de Chaussures, laquelle se tiendrait sur les quais de Garonne.

Le thème majeur du plaidoyer pour cette pyramide et en tête des cahiers de pétitions à signer, faisant référence à la signature, la ratification et l’application du Traité d’Ottawa d’interdiction totale des mines antipersonnel était « Pour qu’enfin les États-Unis signent le traité d’Ottawa !... »


Abreuvé dans ma voiture via l’autoradio et un zapping entre France-Info et Europe 1 de communiqués et témoignages sur les évènements, je percevais le risque que notre message ne passe pas, du moins qu’il soit reçu comme une manifestation d’anti-américanisme primaire. J’en fis part au cours de la réunion et s’instaura un débat assez « dur » entre bénévoles, celles et ceux qui redoutaient comme moi cette interprétation étant minoritaires.

Les affiches que le siège de HANDICAP INTERNATIONAL nous avait adressées portaient en tête cette fameuse mention.


Quelques jours plus tard, le siège de l’ONG nous fit savoir que l’évolution de l’opinion était telle qu’il valait mieux ne pas insister sur cette injonction. Que, compte-tenu de l’état d’émotion entretenu par les media et le risque, effectivement, d’interprétation de cette injonction, de nouvelles affiches seraient imprimées mais d’une part en petit nombre, de l’autre sans personnalisation de la localité, de façon à limiter les coûts supplémentaires. Des feuilles de pétitions nouvelles nous seraient adressées.


Il y eut deux ou trois bénévoles dévoués qui assurèrent le massicotage du haut des affiches que nous avions en stock de façon que les collages aient lieu aux dates prévues.




En novembre eût lieu le « Forum d’Agen », l’ « observatoire de l’action humanitaire », une institution à l’époque (cette manifestation créée en 1983, année qui a vu Handicap International primé parmi les ONG présentes, a été supprimée après l’édition de 2003), managée par la Guilde du Raid, où un grand nombre d’ONG mais aussi d’associations humanitaires de taille réduite exposaient leur activité, participaient à des réunions-débats à thèmes et primaient en fin de forum (deuxième soir) un projet présenté et mis en route par l’une des associations participantes (j’ai encore en mémoire un e action d’irrigation agronomiquement innovante et particulièrement économe en eau mise en œuvre en Afrique sahélienne, primée en 2002).


George W. Bush venait de lancer les Gi’s et son aviation dans une guerre qui serait sans merci contre les Taliban (un Taleb, des Taliban), contre les talibans si vous préférez, en Afghanistan. Handicap International venait d’être éjecté d’Afghanistan par le pouvoir « religieux » (à l’exception de la section belge autorisée à Kaboul) et s’était replié au Pakistan. Le siège de notre ONG ne pouvant s’investir dans ce forum, c’est l’antenne de Bordeaux-Gironde qui était chargée de monter le stand Handicap International et qui avait reçu toute la documentation d’actualité nous permettant de répondre… à la Presse et aux questions du public.


J’étais retraité depuis une dizaine de mois, donc… disponible. Une bénévole, enseignante a pu trouver un créneau suffisant pour se libérer également pour quarante-huit heures. Nous avons été pas mal sollicités, tous deux, par le public, par d'autres ONG et associations. Mais le moment le plus... euh... angoissant pour nous fut l'interview a donner à (j'ai oublié, soit la locale de Radio-France, soit une FM locale...) une radio. Ce fut en réalité faciole, et relativement bref... par rapport à ce que nous aurions pu dire... compte tenu d'une leçon bien apprise et de notre motivation.