Elles sont là, au sol, arrachées aux ramures souffreteuses par une bise aigre et un abat de grêlons.
Brindilles qui, séchées, serviront à l'allumage du feu dans l'âtre.
Brindilles, branchettes arrachées à un cerisier, à un tilleul, à un chêne américain (rubescent).
Tu les ramasses, ton regard est attiré par d'étranges figures, par des coussinets presque fluorescents, par des chevelus tour à tour pâles et d'un beau vert d'eau, des lamelles vertes, grises, parfois rosées, certaines ponctuées, d'autres montrant un très fin liseré brun noir...
Bref : des lichens comme on en voit tant, comme j'en vois tant sur mon cerisier, sur mon tilleul, sur ce chêne qui n'en finit pas d'être dévoré par des champignons et par des insectes qui se reproduisent au fond de multiples galeries... Et justement, au milieu de ces lichens, quelques tout petits carpophores du champignon lignivore en question, ocres cernés de osâtre, de jaune et de blanc.
Un petit monde végétal somme toute courant, "ordinaire", avant tout ordinaire. D'une étrange beauté.
D'une merveilleuse beauté.
7 décembre 2012
