jeudi 25 août 2011

La route, les pollutions et l’espace agricole.

J’avais, il y a deux ans et demi publié une note sur la France des bords de route... ou les bords routiers des champs en France... dont je mets la copie plus bas.

Il s’agissait pour moi non seulement de montrer, reportage sous forme de pps à l’appui, à quel point nos mœurs de consommateurs de kilomètres, de bitume… et de produits jetables polluent la proche nature, en tout cas l’espace rural et agricole, mais –surtout- que ce sont les agriculteurs, réputés « pollueurs » pour l’opinion publique et de nombreux sites internet, blogs et autres organisations « parisianistes » d’écologie… qui sont souvent les premières victimes de cette vilaine pollution ; les forestiers aussi (j’ai, l’an passé, mis en ligne des photos prises non loin de chez moi, de bords de routes en forêt).

Le site « actu-environnement.com » mettait en ligne, hier mercredi, un très intéressant article [Pollution atmosphérique : l’agriculture exposée - lien : http:/www.actu-environnement.com/ae/news/pollution-atmospherique-agriculture-ile-de-france-autoroute-13293.php4] montrant, suite à une étude conjointe de l’INRA et d’Airparif (Pollution de proximité, transport et agriculture), à quel point l’atmosphère d’une autoroute est pollueuse vis-à-vis des sols et de la végétation, entre autre de l’herbe de pâture ou de fauche, le ray-grass.

« Résultat : les mesures ont permis d'observer une augmentation des concentrations de polluants et des dépôts métalliques liés au trafic, à mesure que l'on se rapproche de l'autoroute A6. Et si la pollution atmosphérique expose les personnes à des problèmes respiratoires, le risque de dépôts sur des produits alimentaires est indéniablement tout aussi important. »

L’article indique qu’en Île-de-France, ce sont 50 % des exploitations agricoles qui sont concernées par ces pollutions. Si l’on prend la bande de 250 mètres encadrant les grands axes routiers sur lesquels circulent plus de 4 500 véhicules par jour, ce sont 54 500 ha, soit 10 % de la surface agricole utile (la SAU) francilienne qui sont ainsi pollués ou sous menace de pollution. Le dioxyde d’azote se mesure encore à 120 mètres de l’A6, les dépôts ferreux à 30 mètres, le plomb et le cuivre à quelques mètres ; et par endroits le cadmium est détecté…

Les sociologues de l’INRA se sont intéressés aux réactions des agriculteurs et à l’influence que ces risques ont sur les choix d’implantations des cultures (sachant qu’une réglementation existe toutefois pour les plantes aromatiques et les céréales destinées à l’alimentation infantile). Visiblement, le monde associatif consumériste et/ou écologiste n’a pas encore pris en charge ce type de nuisance, ce que l’INRA résume ainsi : « … les associations environnementales se révèlent "prioritairement préoccupées par l'insécurité, le bruit, les vibrations ou la saturation des réseaux, problèmes sur lesquels elles peuvent agir directement". Or, l'Inra reconnaît que le traitement de la problématique de la pollution de proximité suppose une prise en compte à un niveau plus global du territoire régional, par des mesures de réduction de la pollution à la source et de rationalisation des infrastructures de transports.

Évidemment, les études vont se poursuivre car c’est le risque alimentaire qu’il faut maintenant prendre en compte…



23.03.2009

La France des bords de route.

Les agriculteurs, qui peuvent effectivement être eux-mêmes pollueurs, sont aussi les premiers aménageurs, avec les sylviculteurs et forestiers, de l’espace rural, de ce que l’homme a domestiqué dans la nature pour produire sa propre alimentation. Trop souvent montrés du doigt, stigmatisés, et objets de multiples leçons de la part d’une opinion bien intentionnée et… en majorité citadine, voici qu’à leur tout ils nettoient, dépolluent ce que… nous, vous, tous… jetons sur les bords des routes. France des bords de route pour nous, France des bords des champs et des bois pour eux...

Un de mes amis techniciens agricoles m’a fait parvenir le document qui suit et le « power-point » prouvant les faits. Edifiant !


Je vous invite à regarder un document réalisé par une coopérative d'agriculteurs du Loiret,
il a le mérite de faire prendre conscience du volume que peut représenter les petits déchets jetés dans la nature par chacun d'entre nous...

Les bords de champs et de haies, zones de transition, sont reconnus comme étant des lieux très riches pour la flore et la faune sauvage.
Pourtant lorsque l'on voit, ce qui est jeté des véhicules, ou plutôt que l'on ne voit pas justement, car souvent dissimulé dans les herbes et les taillis,
le constat est désastreux pour les milieux naturels.
Des gestes anodins apparemment ont, par leur multiplication, des conséquences pour les espaces naturels et les espèces qui y vivent...
se mobiliser pour la planète, c'est avant tout, prendre conscience individuellement de nos comportements vis à vis de ce qui nous entoure.
Un geste, multiplié par des milliers chaque année, prend une tout autre dimension .

N'hésitez pas, diffusez largement, autour de vous.

Pour celles et ceux qui ne pourraient ouvrir ce ppt, voici quelques uns des chiffres qui accompagnent ces photos : sur les bords de 100 km de routes communales et départementales : un sac de médicaments, 4 téléviseurs, 6 pneus, 7 bidons d’huile, 18 enjoliveurs de roues, 400 bouteilles de verre, plus de 1000 canettes, plus de 1000 bouteilles plastiques, 37 bouteilles d’urine, plus de 1000 paquets de cigarettes (dont 50 de la même marque sur 500 mètres)… avec un total de UNE TONNE soit 10 kg de déchets par km !!!

Du coup, estimation pour la France avec plus de 1 million de km de routes : 10 000 tonnes de déchets au bord des routes !!!
 
 

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